Aux membres de l’Archevêché
Pères, frères et sœurs en Christ,
Suite à la ‘réflexion’ sur la vie
de l’Archevêché que j’avais distribuée à la veille de la
réunion diocésaine du 30 mars à Paris, et fort de l’expérience
généralement unifiante de cette Assemblée, je voudrais vous
inviter chacun et chacune à une action générale à accomplir à la
lumière de notre quête de stabilité permanente dans notre
Archevêché, c'est-à-dire la consécration d’un Archevêque.
Celui-ci doit être désigné par Dieu, choisi par nous, agréé et
ordonné par le Patriarche.
Dans le passé historique, à des
moments de crise ou de cataclysme, l’Eglise décidait et
accomplissait un jeûne général, accompagné de prières instantes
pour le salut du peuple croyant. N’est ce pas le moment pour nous
aussi maintenant de recourir à cette action traditionnelle ?
Car nous vivons une crise profonde, tel un tremblement de terre
redoutable, qui nous a touchés au vif depuis la maladie et le départ
de Monseigneur Gabriel. Dans la période intérimaire qui nous est
accordée jusqu’en novembre, et tout en priant pour lui, et pour le
bien-être de monseigneur Emmanuel qui le remplace provisoirement,
nous devons nous rendre compte qu’ensemble, prêtres, diacres,
fidèles ordinaires, nous portons notre part de responsabilité
morale pour l’état de l’Archevêché. Nous devons agir. Un rayon
de lumière fut la récente conférence du Doyenné de Grande
Bretagne, avec son accent mis sur la mission inhérente à
l’existence de l’Eglise, et l’espoir qui y fut généré. Lisez
le Feuillet de l’Exarchat de juin.
Plus généralement, un aspect positif
de notre situation présente est le suivant. Durant son pontificat,
l’archevêque Gabriel a eu le mérite, dans des circonstances
difficiles que nous partageons, de pourvoir l’Eglise d’un certain
nombre de nouveaux prêtres qui ont rejoint les rangs de ceux qui
servent les communautés depuis longtemps dans les différents pays.
Nos prêtres, les anciens et les nouveaux, sont notre trésor
spirituel et humain. Ils sont notre exemple de piété véritable, de
pureté et de service fidèle. Entourons-les, ménageons-les, ils
prient pour nous et prennent soin de nous, soyons leur
reconnaissants. C’est sur eux aussi que s’appuie l’Archevêque,
puisqu’ils constituent le ‘Presbytérat’ traditionnel de
l’Eglise, et sont appelés, ensemble et en particulier, à être sa
conscience, sa sagesse. Comme l’Archevêque, dont nous attendons
ardemment la venue, les prêtres guident le Corps ecclésial sur le
chemin du Royaume de Dieu. Dieu leur fait confiance, nous ne devons
pas en douter, de même qu’Il a confié son Corps précieux et son
Sang très pur aux apôtres à la Sainte Cène. Nous en sommes tous
témoins à chaque liturgie eucharistique.
Ainsi, comme en préparation à la
divine Liturgie, c’est dans le jeûne et la prière en particulier
que nous, chaque membre du peuple de Dieu, pouvons nous mettre au
service de l’Eglise pour surmonter une inertie qui trop souvent
nous accable, et prier pour que Dieu résolve notre manque de
personnes éligibles à la haute fonction d’Archevêque. Demandons
au Seigneur d’agir dans les circonstances graves et pressantes dans
lesquelles nous-nous trouvons. Demandons-Lui une mesure nécessaire
et extra-ordinaire, que Seul l’Esprit Saint peut sereinement créer.
Pratiquement, je suggère que chacun
choisisse, personnellement ou en paroisse, un jour dans la semaine
qui suit le dimanche de «Tous les Saints», à partir du lundi 1er
juillet, quand les fêtes liturgiques seront révolues. Sauf les
enfants et les personnes fragiles, prenons la décision de ne rien
manger pendant 24 heures (boire - oui), et prions ce jour-là d’après
le rythme propre à chacun. Je vois trois sujets résumant notre
souci actuel.
Prier pour l’application, dans
la lettre et dans l’esprit, des Statuts de l’Archevêché qui
nous gouvernent, et dont les garants immédiats sont le Métropolite
Emmanuel et le Conseil archidiocésain. Que le Métropolite, dans sa
sagesse, reste toujours fidèle envers le Conseil et le diocèse, et
que le Conseil reste toujours uni et fidèle au Patriarche dans la
personne du Métropolite. C’est à eux, me semble-t-il, que
déchoit la tâche de prendre l’initiative requise des affaires
concrètes. Que la lumière soit !
Prier pour le presbytérat, pour
notre prêtre particulier, pour tout autre prêtre que nous
connaissons, et enfin pour l’ensemble des prêtres, la corporation
presbytérale sur qui repose l’Archevêché, que la grâce de leur
activité se multiplie dans le diocèse et dans les communautés.
Finalement, prier pour nous-mêmes,
notre résolution et notre sérénité, nos proches, nos amis, nos
frères et nos sœurs dans l’Eglise, en un mot – pour la paix et
l’union de chacun et de tous. Cette prière inclut, s’il est
déjà parmi nous, le candidat éventuel à la haute fonction
archiépiscopale.
Nous sommes à deux jours de la fête
de l’Ascension de notre Seigneur. Il est toujours temps de clamer :
«le Christ est ressuscité !» «En vérité Il est
ressuscité !»
prêtre Michel Fortounatto
Le 11 juin 2013